Pastoralisme et agropastoralisme

Nous sommes sur une aire géographique étendue mais morcelée sur 4 départements (Aude, Hérault, Gard et Lozère), délimitée en partie en fonction de critères spécifiques favorisant le pâturage et le pastoralisme.

Notre zone d’appellation correspond à un territoire historiquement lié à l’agropastoralisme. Ces pratiques agricoles, existantes depuis des milliers d’années, sont d’ailleurs à l’origine même du classement des « Causses et Cévennes », au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 2011. Les hommes ont su adapter leur travail et leur vie à ce milieu rude et difficile. Les générations passées et présentes ayant développé une activité d’agro-pastoralisme ont forgé des paysages culturels uniques et représentatifs de ce milieu.

Les professionnels de la filière « Pélardon » responsables du dossier d’appellation se sont appuyés sur l’historique de cette région et sur l’antériorité de ces pratiques d’élevage. Un milieu et un climat durs, une végétation de landes, de garrigues et de bois ne pouvaient convenir qu’à un type bien particulier de pratiques telles que celles liées à l’agropastoralisme.

La volonté des professionnels de la filière « Pélardon » lors de la réflexion sur le contenu du cahier des charges a été de mettre en avant la sortie des animaux sur parcours et au pâturage. Les animaux doivent prélever une partie importante de fourrages sur pied lorsqu’ils sortent en extérieur.

Lors de la délimitation de la zone géographique de notre AOP, la commission d’enquête nommée par l’INAO et les professionnels de la filière ont privilégié justement les zones géographiques favorables à la sortie des animaux et ont exclu les zones où le prélèvement par l’animal à l’extérieur serait inefficace ou impossible (zone littorale, zone viticole, zone exclusivement de plaine).

Le paysage, sauvage, rude, sec, est réaffirmé comme une ressource qui apporte sa typicité au Pélardon. C’est la variété de l’alimentation au cours des saisons et des parcours qui donne au lait sa richesse et ses saveurs.

Conformément à la tradition pastorale, les chèvres doivent pâturer dans les prés, les garrigues, les landes ou sous les châtaigniers au moins 210 jours par an. La spécificité de cette végétation procure au lait sa « signature » aromatique, si particulière.

La sortie des animaux sur parcours et pâturage, dans un paysage à la végétation spécifique garante de la « signature aromatique » du lait et du fromage.